Bas Carbone

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  • Programme Construction de 330 logements
  • Lieu Lagord 17140, France
  • Maîtrise d'ouvrage Réalités et Clairsienne
  • Maîtrise d'oeuvre Saroam (mandataire), FMAU (architecte associé), Nadau (architecte associé)
  • Dates 2018
  • Surface 22 710 m² SDP
  • Coût 33 000 000 € HT
  • Mission Concours
  • Crédits Motiv-Studio (3D)
  • Responsable projet Frédéric Martinet
  • Équipe projet Thibault Salmon

La ville des 16 mètres.

Que reste-t-il du mouvement moderne ? On pourrait penser que la Tabula Rasa fait désormais partie du passé, dans une époque où la transformation et l’existant sont présentés comme les héros salvateurs d’une décarbonation idéalisée. Mais les logiciels et les outils mis en place pendant toute la seconde moitié du XXème siècle, qu’ils soient juridiques, normatifs, constructifs, ou financiers, sont profondément ancrés dans les pratiques. Parmi les points érigés au rang de totem indétrônable, le bâtiment insulaire et le refus de toute forme de mitoyenneté prédominent. Plus facile à dessiner, construire et commercialiser, l’architecture de l’objet autonome flatte l’égo des concepteurs, simplifie les démarches des maîtres d’ouvrage et répond aux besoins individualistes des propriétaires. Ce qui a fonctionné pendant des années 60 à 2020, à l’échelle de la maison individuelle, s’est propagé, encouragé par une politique de la ville et une fiscalité arrangeantes, à la production d’immeubles neufs de logements et bureaux.

Cette ville où chacun est allergique à l’autre, trouve son âge d’or avec l’apparition de nouveaux outils règlementaires comme les ZAC (Zones d’Aménagement Concertées), qui autorisent une ville pensée comme un campus, faite d’objets isolés, autonomes, décontextualisés. C’est le cas du projet dit « Bas Carbone » porté par l’agglomération rochelaise, qui, sous couvert d’une volonté de bâtiments vertueux, revendique une ville-archipel, où l’espace public est la résultante de l’architecture. Cet urbanisme, dicté par les impératifs économiques de commercialisation, de coûts de construction, de marges, et de normes a progressivement dessiné une architecture épaisse de 16 mètres aux doubles façades. A tel point que les urbanistes ont totalement intégré ce modèle, compensé parfois par un engagement sincère.

La proposition de FMAU, dans ce contexte singulier dicté par l’urbaniste d’opération, a consisté à réintroduire des notions fondamentales : la continuité, la mitoyenneté et une architecture fine (moins de 8 mètres), permettant de ventiler et d’éclairer chaque pièce naturellement. Le projet assume une surdensification de la parcelle, pour assurer l’équilibre financier en permettant des choix constructifs plus coûteux, tels qu’une ossature en colombage de bois, une isolation en ballotins de paille fabriqués à Angoulême, des murs enduits à la chaux de Saint Astier. Les 3 immeubles dessinés par FMAU, situés au Nord-Est de la parcelle, sont reliés par une arcade, en hommage aux arcades rochelaises, dont l’orientation, est définie par rapport aux vents et pluies dominants. Des locaux d’activité, des commerces et une salle de sport occupent les socles en rez-de-chaussée et animent les espaces extérieurs qui articulent les bâtiments entre eux.

  • Programme Construction of 330 apartments
  • Location Lagord 17140, France
  • Client Réalités and Clairsienne
  • Team Saroam (main architect ), FMAU (associate architect ), Nadau (associate architect )
  • Size 22 710 m²
  • Cost 33 000 000 € excl. Taxes
  • Mission Architectural competition
  • Credits Motiv-Studio (3D)
  • Project manager Frédéric Martinet
  • Project team Thibault Salmon

The sixteen-meter city.

What remains of the modernist movement? One might think that the Tabula Rasa is now a thing of the past, in an era where transformation and existing structures are presented as the saving heroes of an idealized decarbonization. However, the software and tools put in place throughout the second half of the 20th century, whether legal, regulatory, constructive, or financial, are deeply ingrained in practices. Among the points raised to the rank of an unassailable totem, the insular building and the refusal of any form of adjoining prevail. Easier to design, build, and market, the architecture of the autonomous object flatters the ego of designers, simplifies the procedures of clients, and meets the individualistic needs of owners. What worked from the 1960s to 2020, on the scale of individual houses, has spread, encouraged by city policies and accommodating taxation, to the production of new residential and office buildings.

This city where everyone is allergic to each other finds its golden age with the emergence of new regulatory tools such as the ZACs (Concerted Development Zones), which authorize a city conceived as a campus, made up of isolated, autonomous, and decontextualized objects. This is the case with the so-called « Low Carbon » project carried by the La Rochelle conurbation, which, under the guise of a desire for virtuous buildings, claims a city-archipelago, where public space is the result of architecture. This urbanism, dictated by the economic imperatives of commercialization, construction costs, margins, and standards, has gradually drawn an architecture that is 16 meters thick with double facades. To the extent that urban planners have fully integrated this model, sometimes compensated by sincere commitment.

FMAU’s proposal, in this unique context dictated by the operational urban planner, consisted of reintroducing fundamental notions: continuity, adjoining, and a slim architecture (less than 8 meters), allowing for natural ventilation and lighting in each room. The project assumes a densification of the plot, to ensure financial balance by allowing for more costly construction choices, such as a timber frame, insulation with straw bales manufactured in Angoulême, and walls coated with Saint Astier lime. The 3 buildings designed by FMAU, located in the northeast of the plot, are connected by an arcade, in homage to the arcades of La Rochelle, whose orientation is defined in relation to the prevailing winds and rains. Activity spaces, shops, and a gym occupy the ground floor plinths and animate the outdoor spaces that articulate the buildings with each other.