Infra-symbole

De l’infrastructure au monument.

Toute œuvre construite a le potentiel pour devenir un objet d’importance mais cela suppose une approbation collective de la part des membres de la cité. Le projet tente de mettre en place les conditions d’une métamorphose, d’un changement de signification d’un objet construit ayant aujourd’hui une valeur négative.

La ville contemporaine a peur du monument historique, de son écrasante présence. Le monument contemporain est citoyen. Il fédère les habitant autour d’un idéal de partage, de vie apaisée, de célébration de ce que la ville a de plus beau. Le monument est aujourd’hui symbole de l’échange, de la mobilité, du passage des informations, et des flux. L’A10 porte en elle le substrat nécessaire à cette nouvelle monumentalité assumée. Le projet prévoit la mise en place d’une structure géométrique claire qui délimite les contours du monument.

Le projet joue un rôle double : signal métropolitain pour les utilisateurs de l’A10, il représente surtout un nouveau point de repère pour les habitants. Aujourd’hui, les enseignes commerciales revêtent un rôle prépondérant dans l’orientation de la ville. Le projet emprunte les codes de l’architecture commerciale, mais les détourne pour réintroduire une primauté de l’espace public sur l’insularité privée.

L’A10 et le TGV ouest sont vécus comme des césures urbaines polluantes, bruyantes. S’il paraît peu crédible d’effacer brutalement cette modernité, nous pensons qu’une transition est possible, à condition d’accepter les qualités de l’infrastructure, de l’accommoder à des situations métropolitaines contemporaines. Le projet est avant tout un projet urbain, la résolution architecturale n’est qu’une proposition formelle servant d’illustration, et de base de négociation avec les diverses maîtrises d’ouvrages publiques et les habitants. La monumentalité ne s’impose plus, elle se négocie.